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Le Blog de Quelqun
30 décembre 2013

Maltraitance

La maltraitance au travail est une réalité. Une lamentable réalité. Le harcellement tout autant. Mais beaucoup préfèrent fermer le yeux ; ne pas savoir, ne pas voir.

Je travaille dans un service d'une collectivité, où on laisse ouvertement des chefs de services maltraiter et harceler les employées.

harcelement-moral-travail-L-11

Après des années sous une direction de dictature, où un employé bénéficiait de tous les avantages possibles et imaginables ; avec le très gros avantage de travailler le moins possible ; et où d'autres employées croulaient en permanence sous les reproches et les craintes ; s'en est suivi une brassée de changements de direction. Avec des directions que le personnel aurait aimé garder, mais qui justement, ne restaient pas. Refusant d'entrer dans la gouvernance imposée par la hiérarchie de la collectivité.

Ceux qui restaient collaient totalement à l'esprit général de ce fonctionnement de dictature. A croire qu'ils étaient recrutés selon ce critère. Et c'est ainsi que la maltraitance n'avait pas besoin de se pratiquer de façon insidieuse, mais se pratiquait au grand jour, sans aucune crainte à avoir, puisque complètement soutenue en plus haut lieu.

Lorsque deux secrétaires ont été les victimes de maltraitance, et de harcellement de la part de leur directeur, la collectivité a préféré fermer les yeux. Les laissant sans aide et sans ressource face à des actes connus de tout le reste du personnel. Personnel, indigné, écœuré mais impuissant. La représentante du personnel travaillant sur place est pourtant montée au créneau. Intervenant sans cesse pour que leur calvaire cesse ; alertant ouvertement les responsables hiérarchiques. Mais rien n'y faisait. Nous avons été plusieurs employés à aller alerter l'élue chargée du personnel, et la DRH ; qui pourtant répondaient inlassablement l'une comme l'autre, que "personne ne se plaignait de quoi que ce soit". Tout simplement parce que l'intérêt de garder cette direction, était plus important que d'avoir la moindre considération pour deux petites employées. Ces deux personnes sont tombées dans des dépressions graves.  Leurs vies sont à jamais brisées, mais personne ne veut surtout le voir.

La représentante du personnel en a aussi fait les frais plus tard.

Alors que la direction avait enfin changé. Chacun pensait pouvoir retrouver de la sérénité dans le service. Mais c'était sans compter sur le fait qu'il fallait que la nouvelle direction fasse ses preuves, elle aussi, sur le fait d'être acceptée dans le fonctionnement de sa propre hiérarchie. Montrant qu'elle pouvait tout faire sans qu'il ne lui arrive jamais rien, et se permettant de maltraiter une employée. C'est ainsi, que lorsqu'elle a commis une faute grave, qui devait logiquement découler sur un licenciement immédiat, elle n'a même pas été inquiétée le moins du monde.

Quoi de mieux, pour elle, que de porter des accusations graves envers une personne fragile. C'est inévitablement, la pousser à la dépression. C'est alors, que sont sorties des accusations de maltraitance de la part de cette chef de service, contre cette employée.

Pour l'employée en question, l'effondrement a été total. Et pour nous, ses collègues, il était évidant que la direction lui faisait payer ses interventions passées et surtout, son efficacité. Il faut savoir que cette femme était assez influente sur le reste du personnel. Que, bien qu'elle ne faisait pas l'unanimité, elle était professionnellement très écoutée.

Après ce qui était arrivé aux secrétaires, le personnel a décidé de réagir plus ouvertement à ce qui arrivait à notre collègue. Et nous avons été plusieurs employés à témoigner que les accusations portées contre elle étaient entièrement fausses. Que des actes normaux de son travail avaient été volontairement transformés, afin qu'ils apparaissent au regard des non professionnels, comme des actes de maltraitance.

Mais le mal était fait ; et notre collègue est tombée dans une telle dépression, que nous avons eu très peur pour elle. Au point que nous avons monté un groupe pour lui rendre fréquemment visite, et lui assurer notre soutien.

Tout le personnel de l'établissement savait ce qu'on lui faisait subir. Certaines préféraient faire l'autruche, parce qu'on est plus tranquille en ne voyant rien, d'autres étaient franchement contentes de ce qui lui arrivait ; parce que la jalousie personnelle mène souvent à de telles réactions. Et il y a celles, comme moi, qui ne supportaient pas que la hiérarchie valide la maltraitance au travail. Cautionne le harcellement.

Grâce à nos interventions, la hiérarchie s'est ravisée, et la direction déboutée de ses accusations. Mais quelle ne fut pas notre surprise de voir que c'est la hiérarchie qui a immédiatement pris la suite et à continué de « descendre » notre collègue sous des prétextes tous aussi farfelus les uns que les autres. Elle a demandé à quitter l'établissement, on lui a proposé un poste qu'elle a accepté, mais au dernier moment il lui a été refusé. Elle a ensuite été positionnée sur un autre poste qu'elle ne pouvait physiquement, occuper.

Là encore, tout un groupe de notre service, a voulu intervenir, faire une pétition afin que notre collègue puisse reprendre son poste auprès de nous. Mais elle s'y est elle-même opposée, afin de nous protéger.

A l'heure actuelle est est depuis un an en arrêt maladie pour dépression grave. Pour souffrance au travail. Et en attente d'un reclassement que la hiérarchie préfère mettre en place, plutôt que de la rétablir sur son poste.

Cette histoire nous a tous beaucoup secoués. Parce que le harcellement et la maltraitance ne sont pas que des affabulations. Elles sont la triste réalité. Je l'ai vu, et vécu pour une collègue et amie, et il me paraissait important de pouvoir le dire un jour.

QUELQUN 

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Malheureusement nous ne sommes que des petites choses de rien du tout que l'on peut détruire pour ces personnes la
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